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Industrie Musicale Africaine – Retour sur la...

Industrie Musicale Africaine – Retour sur la 1ère édition de l’ACCES.

De nos jours, l’industrie musicale connaît une évolution qui la confronte à de nouveaux enjeux partout dans le monde. L’avancée technologique implique de penser à la mise en place de nouveaux modèles de distribution et de rémunération que les industries musicales Africaines n’ont pas encore intégrées. En Afrique, les enjeux majeurs sont très souvent d’ordres techniques et/ou économiques et entraînent pour la plupart, des périodes de rentabilité difficiles pour les acteurs du secteur.

Au Sénégal, l’industrie musicale n’est pas en reste et connaît également une période d’instabilité accrue, due à l’évolution de la technologie. Cette instabilité sera l’accélérateur d’une mort certaine de la vente de cd qui jusque-là, était le meilleur support de vente. Désormais, les acteurs que sont les musiciens, et les producteurs ont de nouvelles préoccupations. Premièrement, trouver de nouvelles solutions pour assurer l’épanouissement de toutes les parties prenantes de l’industrie musicale en Afrique et maîtriser les nouvelles technologies et plateformes mises à disposition.

Les enjeux auxquels font face les industries musicales en Afrique, interpellent fortement la Fondation Music In Africa, une organisation sans but lucratif créée le 27 Juillet 2013 au Kenya. La Fondation est enregistrée en Afrique du sud, et est en même temps, un portail d’information et d’échange dédié à l’industrie musicale africaine via son site web www.musicinafrica.net. Ce portail vise à satisfaire les besoins des professionnels africains en informations fiables sur le secteur mais aussi à faciliter le partage. Il vise également, à améliorer la collaboration entre artistes à un niveau international et à faire connaitre les scènes musicales africaines. Cet objectif de réseautage est le prétexte du lancement d’ACCES : Music In Africa Conference For Collaborations, Exchanges and Showcases. Cette conférence internationale annuelle qui aura vocation à voyager d’une ville africaine à une autre  est dédiée spécifiquement au secteur de la musique africaine.

Pour sa première édition, Dakar, la capitale Sénégalaise, a abrité ce rassemblement très attendu les 17 et 18 novembre 2017 dernier. Un événement dans lequel se sont retrouvés 500 personnes dont, des passionnés, des professionnels et des acteurs clés de la musique dans le monde, en Afrique et au Sénégal. Un moment d’échange d’idées,  de découverte de nouveaux talents et de professionnalisation.

ACCÈS 2017 a été particulièrement l’occasion de découvrir et de dialoguer avec des exposants représentant différents segments du secteur de la musique au Sénégal. Artistes, musiciens, managers, producteurs, DJs et maisons de disques. Ces rencontres, ont abrité différentes table-rondes explorant des aspects importants en mettant l’accent sur les opportunités et les défis pour les acteurs locaux et étrangers. Particulièrement, deux panels ont vu la grande salle de cinéma du sea plaza se remplir. Le premier fut celui sur la distribution, les nouveaux modèles et changements dans l’industrie musicale avec Sipho Dlamini de Universal Music,  Afrique du sud et Afrique australe, Emmanuelle Ricour de Keyzit au Sénégal, Thibaut Mullings, dIDOL  France, Michael Ugwu de Sony Music Entertainment au Nigeria et Moustapha Diop, Artiste Musicien et CEO de Muzik Bi. La table ronde fut modéré par Maimouna Dembélé,  présentatrice et productrice radio au Sénégal.

Le second panel, le plus attendu, fut celui sur le Hip hop avec Keyti, Musicien et activiste, Didier Awadi du Studio Sankara, Amadou Fall Ba de l’association AfriCulturban  et Moona, Rappeuse et Slameuse sénégalaise. Ce panel animé par Fatou Kandé SENGHOR, a été cas d’école spécial dans lequel, le Hip hop Sénégalais et son industrie musicale, ont fortement été présentés au public  afin d’identifier ses forces et ses faiblesses. Les intervenants ont souligné des questions importantes telles que les impératifs de formation, d’accompagnement, de partage et de professionnalisation. La notion des finances et de leur provenance, est revenu très souvent. Il faut noter que parler d’argent n’est pas chose aisée au Sénégal. Cependant, Didier Awadi n’a pas manqué d’inciter les différents panélistes à mettre l’auditoire face  à la complexité de la recherche et de la gestion des finances pour la survie des différentes entreprises culturelles dont ils sont propriétaires ou gérant.

Cette conférence et ses tables rondes ont généralement magnifié l’appréciable, belle  et délicieuse peinture qu’est la musique en Afrique et ont aussi et surtout, mis l’accent sur le respect de la diversité culturelle et les enjeux nouveaux qu’imposent les nouvelles technologies. Les initiatives des industries culturelles en Afrique pullulent mais ne sont pas aussi fortes qu’on le croit. Néanmoins, les communautés créatives les renforcent et les investisseurs privés et publiques les font exister.

En somme, ACCES 2017  fût un excellent choix en termes d’intervenants. Les échanges ont permis de mieux faire connaître l’industrie musicale et de redéfinir les rôles de chacun pendant deux jours d’échanges. Surtout qu’au Sénégal, malgré toutes les subventions et les partenariats annoncés, les industries musicales ont encore du mal à décoller. Dans un contexte de crise ou de révolution, de nombreuses start-up naissent et cherchent le moyen d’exister et de survivre dans un écosystème professionnel qui est toujours à développer.

 

Crédit Artwork | William Chechet

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